Prévue pour une durée de trois ans, la mission SVOM (Space-based multi-band astronomical Variable Objects Monitor) résulte d’une collaboration menée depuis une quinzaine d’années entre les deux agences spatiales nationales : la China National Space Administration (CNSA) et le Centre national d’études spatiales (CNES) avec, pour la France, les contributions principales du CEA et du CNRS.
Placée en orbite terrestre à 625 kilomètres d’altitude, la mission SVOM a pour objectif de détecter et de scruter les sursauts gamma qui constituent les phénomènes les plus énergétiques de l’Univers.
Les sursauts gamma peuvent résulter des plus lointaines explosions d’étoiles massives mais également de la fusion d’objets compacts comme les étoiles à neutrons. D’une durée très brève, parfois quelques millièmes de secondes, ces éclairs proviennent d’une libération colossale d’énergie, équivalente à celle générée par le Soleil durant toute sa vie.
Certains sursauts gamma sont présumés survenir lorsque deux étoiles à neutrons, ou une étoile à neutrons et un trou noir, gravitent l’un autour de l’autre, avant de se rapprocher et de fusionner. D’autres sont liés à la mort soudaine d’étoiles très massives au sein de galaxies lointaines.
Cette lumière a parfois été émise alors que notre Univers avait moins d‘un milliard d’années. Dès lors, avant d’arriver jusqu’à nous, la lumière de ces astres traverse plusieurs milliards d’années-lumière et se charge ainsi de l’empreinte des multiples époques de l’Univers. En d’autres termes, étudier les sursauts gamma contribue à mieux comprendre la formation de notre Univers.
La fugacité des sursauts gamma, durant entre une fraction de seconde et quelques secondes seulement, rend leur observation très complexe. Au cours de l’explosion, cette brève et intense lueur gamma est suivie en général par une émission de rayons X ainsi que par un rayonnement de lumière visible qui peuvent être observés pendant quelques jours.
Un suivi à la trace
Au-delà du satellite lui-même pour lequel la France et la Chine ont respectivement fourni deux instruments scientifiques chacun, l’enjeu de la mission SVOM réside dans une vaste infrastructure au sol, chargée de maintenir une liaison avec le satellite, une fois détecté le fugace rayonnement gamma, suivi de son émission rémanente en rayons X et visible.
Il est ainsi prévu que l’information liée au positionnement du sursaut gamma sur la voûte céleste soit transmise au sol en moins d’une minute, grâce à un réseau d’antennes déployé tout autour de l’équateur et des tropiques, jusqu’à deux centres de veille établis en France et en Chine.
Ces derniers pourront alors lancer des investigations complémentaires et, le cas échéant, alerter de grands télescopes terrestres afin qu’ils puissent à leur tour s’orienter vers la zone du ciel et observer de manière plus approfondie le sursaut gamma.
L’apport de l’Observatoire de Paris - PSL
L’Observatoire de Paris – PSL est impliqué dans la mission SVOM, au niveau de cette synergie étroite entre le sol et l’espace.
Au sein du laboratoire GEPI, Susanna Vergani, directrice de recherche CNRS, a pu avec son équipe (formée actuellement par Jesse Palmerio, Isabelle Jégouzo, Andrea Saccardi et Sofia Bisero) apporter son savoir-faire unique à la mission à travers le développement du pipeline de traitement de données et un rôle clé dans le suivi au sol de la mission, à l’aide des grands télescopes.
Explications en vidéo par Jesse Palmerio Jesse Palmerio nous éclaire sur sa contribution à la mission spatiale SVOM, en tant qu’ingénieur de recherche CNRS à l’Observatoire de Paris - PSL : |
La contribution de l’Observatoire de Paris - PSL a été rendue possible grâce à un double financement ANR et au soutien de l’École doctorale 127 - "Astronomie et Astrophysique d’Île-de-France", du DIM ORIGINES de la région Île-de-France et du CNES.
L’Observatoire de Paris - PSL entend ainsi se positionner en première ligne pour l’exploitation scientifique de la mission.
Dernière modification le 16 juillet 2024