Premières mesures de RPW
L’instrument "écoute" les signaux des électrons énergétiques en provenance du Soleil. Le Soleil est un accélérateur de particules efficace. En particulier, lors des éruptions solaires, le Soleil produit des faisceaux d’électrons qui peuvent être injectés dans le milieu interplanétaire et qui peuvent être détectés directement in-situ par l’instrument EPD à bord de Solar Orbiter, si la connexion magnétique est favorable ou par le rayonnement radio qu’ils produisent dans le milieu interplanétaire. L’instrument RPW (Radio & Plasma Waves) sur Solar Orbiter peut ainsi écouter les émissions radio produites par les électrons énergétiques (en particulier les sursauts dits de type III).
La figure ci-dessous montre un des tout premiers Type III observés par RPW, le 6 mai 2020. A cette période, Solar Orbiter était déjà situé à la moitié de la distance Soleil-Terre. Le sursaut observé commence vers 09:33 UT, lorsque les électrons énergétiques sont encore dans l’atmosphère externe du Soleil et s’arrêtent vers 09:47 UT, lorsque les électrons ont parcouru de l’ordre de 40 rayons solaires.
Observer le Soleil en rayons X avec le spectro-imageur STIX
STIX détecte les émissions X solaires produites essentiellement lors des éruptions. Bien que l’activité solaire soit encore faible, l’équipe STIX a eu la chance de détecter une éruption solaire, qui, bien que faible, a permis de tester tous les aspects de fonctionnalité de STIX.
La figure ci-dessous représente le spectre X détecté lors de l’éruption et illustre la façon dont celui-ci varie avec le temps au cours de l’éruption. La courbe rouge montre le signal provenant de boucles chaudes qui sont des structures magnétiques coronales remplies de gaz porté à 11 millions de degrés pendant l’éruption. La courbe bleue montre le signal produit par les électrons énergétiques accélérés au cours de l’éruption. Ces électrons énergétiques chauffent les couches basses de la couronne qui fournissent la matière qui ensuite remplissent les boucles coronales.
L’imagerie directe (par focalisation) est difficile dans le domaine des rayons X, nécessite des télescopes et n’était pas adaptée à une mission telle que Solar Orbiter. Le système d’imagerie de STIX est donc un système indirect basé sur la mesure de 30 visibilités complexes du plan de Fourier. C’est à partir de ces visibilités qu’une image est reconstruite après transmission des données sur Terre.
Obtenir une première image correcte nécessite un effort scientifique, mathématique important ainsi qu’une excellente calibration instrumentale des différentes visibilités. L’effort est encore en cours. Lorsque le processus de reconstruction d’images aura été validé, les images X de STIX pourront être faites automatiquement.
Dernière modification le 21 décembre 2021